Le long du Bras Patience à partir du téléphérique de Takamaka

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 7h
Distance 10.4 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1369 - 1133 m
Dénivelé positif 350 m
Dernière mise à jour 14/04/2023

Immersion en forêt profonde

Suivons à nouveau les pas de Laurent qui a reconnu ce parcours alors que la rivière coulait un peu plus et proposait de plus jolies cascades.

Une très courte randonnée permet de s'approcher du Bras Patience en partant de l'usine de Takamaka et en descendant les échelles menant au barrage. Cette fiche propose de s'approcher du cours d'eau, 2 km en amont, à partir des installations du téléphérique en débutant par la longue Piste Forestière de Takamaka depuis la RF de Bélouve. Si la descente de la piste est d'une facilité déconcertante au milieu de cette belle forêt de Bébour, c'est une tout autre histoire que d'atteindre le bas de la vallée. Des sentiers parcourent l'immense forêt de Bébour-Bélouve et se remarquent quand on circule sur les parcours officiels. Les chasseurs, pêcheurs et cueilleurs pratiquent depuis longtemps ces magnifiques sous-bois de forêt primaire où poussent, ça et là, les premiers goyaviers et quelques pieds de vigne marronne. Il faut avoir le sens de l'orientation pour atteindre le bord du rempart où un seul passage est possible pour franchir la haute falaise. Impossible de marcher droit car il faut sans cesse contourner fanjans, palmistes piquants et superbes tans rouges. Attention de ne pas piétiner les nombreuses orchidées et cette curieuse plante endémique nommée Elatostema fagifolium, qui casse au moindre contact.

La randonnée débute sur la route de Bélouve, à l'emplacement de parking juste avant la Piste Forestière de Takamaka. Comme elle est fermée d'une barrière, il faut donc entreprendre la longue descente prenant environ 45 minutes. Ce sera un peu plus long au retour en raison de la pente. Aucune difficulté pour suivre ce large chemin au milieu de la forêt de Bébour, riche en espèces végétales. Le cheminement alterne parties plates avec bandes de roulement, portions bétonnées et d'autres où subsistent quelques ornières (Photo 1). Plus on descend et plus on s'approche du Plateau du Mazerin qui domine toute la région (Photo 2). Les bois de couleurs sont envahis de hauts fanjans plus ou moins rabougris en fonction de la saison. A la rencontre du sentier de Takamaka, ne pas hésiter à pousser un peu d'une centaine de mètres jusqu'aux installations du téléphérique desservant le barrage situé au fond de la vallée de la Rivière des Marsouins. Un coup d'œil sur la vallée permet de l'apercevoir ainsi que le Plateau Duvernay de l'autre côté (Photo 3). Remonter un peu et partir vers Takamaka par le sentier de droite. Le poteau de l'ONF confirme la destination. Prendre à gauche pour suivre l'étroit mais agréable sentier de Takamaka (Photo 4). Attention, ce sentier n'est emprunté que sur une centaine de mètres. Repérer, sur la droite, un départ de sentier beaucoup plus étroit que le précédent. Il reste cependant visible et se suit facilement jusqu'à la Ravine Misère qu'on a repérée à droite avant de tourner puis de descendre (Photo 5). La ravine se traverse aisément en repartant de quelques mètres vers l'amont. Le fond est constitué de cavités très agréables si elles sont en eau. On devine sur la droite un grand bassin qu'il est possible d'approcher. La partie sportive débute à la Ravine Misère. Le sentier permettant de quitter le lit grimpe, quasi verticalement, à travers la végétation. Des arbres abattus, humides, très glissants sont les seuls moyens de se retenir et l'obstacle coupe un peu le souffle (Photo 6). La suite de la traversée jusqu'au rempart comportera encore quelques pentes mais plus faibles et très courtes (Photo 7). Plusieurs embranchements, plus ou moins marqués, peuvent désorienter ou poser questionnement. Le GPS s'avère donc utile à moins d'avoir un bon sens de l'orientation et deviner la direction du rempart. La végétation est très fournie en bois de toutes espèces, difficiles à reconnaître en raison de la mousse épaisse recouvrant les troncs. Le cheminement est rarement droit puisqu'il faut slalomer entre les arbres vivants ou couchés, fanjans, pimpins ou palmistes au tronc piquant (Photo 8). Compter près de 45 minutes pour effectuer ce petit kilomètre inoubliable par sa végétation. L'apparition de la lumière indique qu'on vient d'atteindre le bord du rempart, au seul endroit prévu pour le descendre (Photo 9). La partie plate est terminée et les mains peuvent sortir des poches. La plongée est immédiate dans les pailles sabres sur une trace à peine visible. Les points de vue sur la vallée qu'on cherche à atteindre sont rares entre les branches de mapous, bois de tambour ou magnifiques tans rouges (Photo 10). La pente et la qualité du sol empêchent d'ailleurs de s'intéresser aux panoramas. Il faut constamment chercher la racine, la branche ou la marche pour s'assurer dans une pente frisant souvent les 80° (Photo 11). Heureusement, cette descente est très courte et l'on peut, 10 minutes plus tard, rincer les chaussures dans le Bras Patience dans un premier petit bassin. Partir vers l'aval pour la visite du tronçon le plus court mais le plus riche en curiosités (Photo 12). La marche ne surprendra pas les habitués des fonds de ravines. L'absence de cyclone laisse le fond recouvert de renouées teignant en rose tout le fond du cours d'eau (Photo 13). Le sol peut être couvert de cailloux, de rochers ou de plaques basaltiques usées par les crues (Photo 14). Difficile à repérer derrière un éperon rocheux en rive droite, une modeste arche minérale peut s'atteindre rapidement. A quelques dizaines de mètres en aval, un profond bassin d'eau paraissant sombre barre le passage (Photo 15). Ne pas quitter le lieu sans voir les superbes grottes en rive droite. Elles dominent le bassin mais se visitent sans danger (Photo 16). Repérer en rive gauche, quelques mètres en amont, le sentier des pêcheurs permettant d'atteindre le bassin sans grands efforts. D'ici, il paraît beaucoup moins sombre. On en distingue le fond plusieurs mètres sous la surface de l'eau aux tons turquoise (Photo 17). Une nouvelle grotte très vaste au plafond couvert de fougères peut donner l'occasion d'une halte ombragée (Photo 18). Quitter ce lieu magique et sauvage pour poursuivre jusqu'à une nouvelle cascade. Impossible de poursuivre après le gros rocher qui domine un vaste bassin 20 m plus bas (Photo 19). Ce bassin, en forme de cœur, présente lui aussi une eau claire et transparente (Photo 20). Pour se baigner, il faut avoir emporté 50 m de corde, mais ce n'est plus alors de la randonnée !!! Reprendre donc le chemin inverse en remontant à travers roches et renouées fleuries (Photo 21). Le lit ne varie guère. On retrouve les roches plus ou moins imposantes et les gros galets pouvant être instables ou humides (Photo 22). Un nouveau bassin d'eau claire apparaît dans la montée. Pour atteindre la petite cascade qui l'alimente, partir à nouveau en rive gauche à travers la végétation touffue sur une modeste trace (Photo 23). La baignade y est possible sans danger si l'eau n'est pas trop fraîche. Plus haut, ce sont de très courtes portions de petits canyons, de grosses roches à contourner, de restes de falaises dans le lit ou de jolies petites grottes creusées dans la rive par les courants (Photo 24). En fonction de la lumière, il y a moyen de régaler les amateurs de photos naturalistes (Photo 25). Les bassins et petites chutes disparaissent et la remontée s'effectue comme les cabris en sautant de galet en galet par une marche assez rapide (Photo 26). On retrouve fréquemment de gros rochers à contourner ou des arbres couchés dont certains couverts d'orchidées ou barrant simplement le passage (Photo 27). La trace proposée ici s'arrête à 1250 m, là où le Bras Patience a pris un aspect de torrent classique de La Réunion (Photo 28). Les curieux ayant prévu des délais assez larges pourront poursuivre au moins jusqu'au prochain coude de la rivière pour y étudier de plus près une erreur de la carte IGN au nord du point 1346. En y regardant de plus près, on voit le trait bleu remonter la pente sur 60 m en coupant les courbes de niveau avant de redescendre dans le lit. Pour poursuivre vers le sentier des Tamarins, prévoir cette sortie en deux jours et rejoindre, si c'est possible, le point de départ par le long sentier des Mares et des Bois de Couleurs. Faire demi-tour, ne pas manquer l'étroit passage pour remonter la très forte pente et ne pas s'égarer dans la forêt primaire.

Balises

Pas de balisage

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Quitter la RN3 à la Plaine des Palmistes puis partir vers la Petite Plaine et la Forêt de Bélouve - Franchir le Col de Bébour et rouler jusqu'à la Rivière des Marsouins - Stationner 1000 m plus loin avant la Piste Forestière de Takamaka - Emprunter la totalité de la piste jusqu'au téléphérique - Poursuivre sur le Sentier de Takamaka en direction de la route de Bélouve - Trouver le petit sentier permettant de rejoindre le rempart puis descendre vers le Bras Patience - Visiter l'aval jusqu'à une cascade infranchissable - Remonter vers l'amont et marcher le plus loin possible avant de faire demi-tour par le même itinéraire.
La fiche propose une exploration jusqu'à 1250 m.


Commentaires sur cette randonnée (3)

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Martial, 16/04/2023 18:17

Une très belle sortie qui va ravir les amateurs du genre.
Rien à rajouter ayant participé à l'élaboration de la fiche; le commentaire de Walking Dog étant largement suffisant.

BOUYER Nelly, 15/04/2023 09:13

Merci d'avoir accepté, une Vétérante ! Magnifique découverte une fois de plus.

Walking Dog 974, 15/04/2023 08:10
Randonnée complétée le 24/03/2023 en 7h00

BRAS PATIENCE ET LONGUEUR DE TEMPS FONT PLUS QUE FORCE NI QUE RAGE ! (d'après un certain Jehan De la Source, je crois😂.)

Bonjour, voici une nouvelle sortie estampillée Ousarsiph2, autrement dit une randonnée aventureuse. A réserver aux amateurs du genre.

J'ai bien aimé ! Cette sortie est sportive, variée dans son contenu, avec le beau temps en prime !
Piste, balade sur des sentiers connus puis moins connus, marche en forêt , descente de rempart, remontée et descente de ravine à la recherche de beaux bassins, en trouvant au passage de rares grottes et d'une "arche"...

Beau programme !

La marche progresse du plus simple au plus difficile et du plus rapide au plus lent, puisque l'on commence par une large piste plate pour finir sur le lit inégal de roches de toute taille du Bras Patience, où justement il faut faire preuve de patience pour y évoluer !
Je trouve que c'est vraiment l'idéal pour un échauffement et une entrée en douceur.

J'ai particulièrement apprécié le franchissement du tronc suivant la Ravine Misère (photo 6 du site) et la descente du court et étroit sentier de rempart où j'aurai ressenti de belles émotions !

Là encore, il était rassurant de réaliser cette découverte en étant accompagné, et vu la composition du groupe "100 % vétéran" mené par un Ousarsiph2 en grande forme, j'étais TRES rassuré ! 😁😄

PHOTO 1 : une petite idée du parcours utilisé.
PHOTO 2 : quelque flore originale rencontrée.
PHOTO 3 : le Bras Patience possède de nombreux points d'intérêt .
La marche, parfois technique et souvent ralentie à cet endroit est toutefois très plaisante : le cadre est sauvage et encore vierge.
PHOTO 4 : un bassin favorable à une bonne baignade. L'eau y était claire et fraîche.
PHOTO 5 : charmant mais apparemment inatteignable bassin.
Il est probablement le "coeur" de ce parcours difficile....

Merci Ousarsiph2 pour cette proposition !

Merci Randopitons !

Randonnée ajoutée le : 14/04/2023